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Alors que la crise COVID perturbe encore l’économie mondiale, notamment en Chine qui continue à imposer régulièrement des confinements, la crise ukrainienne a déclenché une forte tension et envolée des prix sur les marchés de l’énergie. Dans un même temps, la lutte contre le réchauffement climatique devient une préoccupation majeure de la société, comme l’illustre la multiplication des règlementations sur le sujet.

Un secteur est particulièrement touché car souvent électro-intensif : l’industrie. Pour les industriels, disposer d’une énergie fiable et bon marché est une impérieuse nécessité. Dans un contexte où la disponibilité du parc nucléaire français est mise à mal par des problématiques de maintenance, le prix élevé de l’énergie et risque de pénurie fait peser sur lui une menace importante.

Martin Alteirac, Responsable Data for Sustainability chez Saegus, nous explique comment les industriels peuvent adopter une démarche data driven pour optimiser leur consommation énergétique, réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et in fine assurer leur performance économique.

Quel est l’impact de la crise énergétique en cours sur l’industrie ?

Son impact est massif car cette crise, liée à la baisse de l’offre dans un contexte de reprise mondiale de la demande, a pour effet d’augmenter les prix de l’énergie et faire peser sur les entreprises le risque de coupures.

Tout d’abord, il faut se rendre compte que les prix de gros sur les marchés de l’électricité ont été multipliés par 10 entre le premier trimestre 2019 et le dernier trimestre 2022. Évidemment, il est probable que cette hausse massive ne soit qu’un pic à passer, mais les analystes prédisent que les prix de l’énergie resteront durablement à des niveaux élevés : il est probable que le monde post COVID soit un monde ou l’énergie restera près de quatre fois plus chère qu’elle ne l’était auparavant.

Pour l’industrie, un chiffre suffit à mesurer l’impact de cette hausse : pour un industriel dont l’énergie constituait 20% du coût de production avant la crise, cette même énergie représentera demain 50% de son coût de production, engendrant une augmentation de 60% de celui-ci.

Ensuite, sur la disponibilité : alors que les premières températures négatives sont annoncées et que le gouvernement annonce que des plans de délestage (de coupures) sont à l’étude, il est évident que la hausse des prix ne permettra même pas de garantir la disponibilité de l’énergie. C’est une contrainte insurmontable pour un pan de l’industrie qui a besoin de fonctionner en continu pour des raisons de process industriel (aciérie, verrerie…) ou de contraintes en matière de respect de la chaine du froid (industrie agroalimentaire et pharmaceutique).

Pour faire face à ces deux difficultés, la sobriété énergétique est une réponse efficace car elle permet de limiter le risque de pénurie et l’impact économique de cette hausse des tarifs.

Pourquoi sobriété énergétique et décarbonation sont-ils souvent abordés de concert ?

La première raison est mathématique : l’énergie représente (en moyenne) plus de 50% de l’empreinte carbone de l’industrie. Optimiser sa consommation énergétique est donc un moyen très efficace de diminuer son empreinte carbone. L’impact d’une démarche de réduction de consommation énergétique sur l’empreinte carbone dépend néanmoins du mix énergétique de l’industrie concernée.

Son impact est maximal lorsque l’énergie utilisée est majoritairement d’origine fossile : gaz évidemment, mais aussi pétrole même si celui-ci se fait (heureusement) de plus en plus rare. Lorsque l’énergie utilisée est majoritairement électrique, l’impact dépendra alors de l’intensité carbone de l’électricité. Sur cet aspect des disparités importantes existent au niveau mondial et européen.

En France sur les 12 derniers mois, l’intensité carbone était de 117g de CO2 par kwh d’électricité, que l’on peut comparer à quelques autres pays :

  • L’Allemagne : 513g/kwh
  • La Pologne : 875g/kwh
  • La Suède : 21g/kwh
  • Les États Unis : 522g/kwh
  • La Chine : 766g/kwh

En fonction de l’énergie utilisée et de la localisation de la production, l’impact d’une réduction de la consommation énergétique sur l’empreinte carbone sera donc à quantifier précisément.

Une autre raison poussant les entreprises à mutualiser ce type d’initiatives tient à l’autre inflation, règlementaire cette fois, qui demande aux industriels des efforts sur leur consommation énergétique mais également sur leurs émissions de gaz à effet de serre.

La stratégie nationale bas carbone prévoit une diminution des émissions de gaz à effet de serre de près de 35% à l’horizon 2030, ce qui nécessite de réduire tous les ans ces émissions de 3,5%.

Enfin, la dernière raison qui pousse fréquemment à travailler ces sujets de concert tient aux dispositifs de financement permettant d’optimiser le retour sur investissement de projets d’optimisation de la consommation énergétique industrielle. Des fonds sont mis à disposition par l’État dans le cadre du plan France Relance pour décarboner l’industrie, fond qui sert souvent à financer des projets de réduction de la consommation énergétique.

Comment la data peut-elle permettre de réduire sa consommation énergétique et ses émissions de gaz à effet de serre ?

Mesurer la consommation énergétique d’un site industriel avec la finesse nécessaire pour identifier des pistes d’optimisation concrètes et activables n’est pas aisé. Une grande partie des équipements industriels ne sont pas encore connectés voire ne produisent aucune donnée. Il faut donc commencer par identifier les données disponibles et mettre en place ou moderniser les systèmes de récupération, stockage et valorisation de ces données.

Ce dispositif de mesure permet d’abord d’objectiver le point de départ. Une fois cette étape franchie, il devient alors possible d’identifier les postes et les types de production les plus consommateurs. Deux types d’actions peuvent être mises en place :

  • Modernisation ou remplacement de certains équipements du process de production ;
  • Optimisation du process de production : une modification de la stratégie d’ordonnancement ou du réglage du process.

Plus largement, une mesure granulaire en temps réel permettra d’intégrer le critère énergétique, voire le critère carbone, dans l’organisation des opérations.

Enfin, ce dispositif de mesure est essentiel pour mesurer l’impact réel des actions mises en place en permettant de comparer rapidement la réalité des économies réalisées par rapport à celles espérées. Cette mesure est essentielle pour mettre en place une amélioration continue de la performance énergétique, dynamique indispensable pour atteindre chaque année l’objectif de 3,5% d’économies d’énergie fixé par les pouvoirs publics.

Vous souhaitez découvrir comment la data peut vous permettre de mesurer et réduire votre consommation énergétique et vos émissions de gaz à effet de serre ?

Visionnez notre dernier webinar sur le sujet :

Rédigé par Martin Alteirac, Responsable Data for Sustainability au sein de notre département Data Driven

Résumer ce qu’est l’expérience collaborateur en un seul paragraphe est une tâche bien trop ambitieuse… bien trop ambitieuse tant le sujet est vaste.

Mais j’aime les défis, alors je m’y risque quand même !

Avant de m’y risquer, je me permettrai quelques anglicismes pour plus de facilité et je parlerai dans cet article d’EMEX pour définir l’expérience collaborateur (EMployee EXperience).

Lorsque nous avons parlé pour la première fois d’EMEX, celle-ci est venue se mettre en miroir de l’expérience client. Nous avons alors évoqué l’EMEX comme l’ensemble des interactions et expériences vécues par un collaborateur au sein de l’entreprise, dans les moments clés de son parcours comme dans son quotidien professionnel, de son recrutement (onboarding) jusqu’à son départ (offboarding).

Depuis, cette définition s’est enrichie. Plusieurs autrices et auteurs ont affiné cette analyse et cette description.

L’un des plus inspirants est, selon moi, Jacob Morgan. Il est d’ailleurs biographié comme un conférencier, auteur, mais aussi futuriste. Son dernier ouvrage, The Employee Experience Advantage*, donne de nombreuses pistes pour documenter l’EMEX et définir une stratégie ambitieuse pour offrir la meilleure expérience possible à tous les talents de votre entreprise.

L’avantage du point de vue de Jacob Morgan est d’enrichir la réflexion en positionnant 3 environnements pour définir ce que représente l’expérience d’un collaborateur.

Pour chaque environnement, il y a des briques et sujets à adresser pour garantir que l’EMEX est bonne. Tout l’intérêt de sa vision réside dans la connexion de ces 3 environnements. Dès lors, on ne peut traiter de l’EMEX qu’en s’attachant à investiguer les 3 environnements.

Pourquoi je vous parle de ce contexte ?

Parce que s’il y a bien un sujet qui parcourt les 3 environnements, c’est le Learning.

Car oui, offrir des programmes de développement de carrière est une décision nécessaire pour avoir des collaborateurs fidèles et plus performants. Donner des perspectives d’évolution permet de créer une culture d’entreprise saine, dans laquelle la strate managériale comprend mieux les besoins et aspirations des personnes sous leur responsabilité.

Saviez-vous par exemple que Sephora a créé une plateforme entièrement dédiée à la formation ?

Les bénéfices de telles initiatives sont nombreux :

  • Les personnes formées se sentent valorisées
  • Les personnes formées améliorent leur performance
  • Les personnes formées apprennent de nouvelles choses et enrichissent leur domaine de compétence
  • Les entreprises formatrices nourrissent leur image de marque employeur
  • Les entreprises formatrices retiennent leurs Talents
  • Les entreprises formatrices génèrent de l’attraction candidat

C’est vous dire à quel point ce sujet devient stratégique pour le People Management.

Une question majeure se pose alors ; quel est le point d’entrée pour les contenus dédiés au Learning ? Car oui, pour offrir aux collaborateurs une expérience sans couture, il convient de se poser la question de leur parcours. Comment accéder aux contenus ? Comment les partager ? Comment adapter ces contenus au profil de chaque collaborateur·rice ?

Tadam !

C’est là qu’entre en scène la plateforme d’expérience employé (nous avons définitivement décidé de stopper l’utilisation du mot “intranet”).

Il y a un fort intérêt aujourd’hui à considérer une plateforme d’EMEX comme un Hub et un point d’accès unique pour accéder à des contenus multiples. L’offre de Learning est évidemment une part importante des contenus que les organisations devraient être en mesure de proposer de façon simple.

Je vois plusieurs avantages à positionner les contenus Learning sur les plateformes d’EMEX.

Un point d’entrée unique

Je crois fortement que nos entreprises de demain seront toutes digitalisées. Ceux qui auront fait le pari de considérer une plateforme performante aujourd’hui seront les entreprises innovantes de demain. Évidemment, quand je parle de point d’entrée unique, je pense aussi aux populations frontline qui, encore aujourd’hui, se trouvent trop peu adressées et embarquées dans ces sujets.

Un contenu adapté

Si votre plateforme a été provisionnée et profilée à partir d’une source de vérité unique, vous pourrez alors personnaliser votre contenu en fonction de vos utilisateurs. Ce souhait ne devrait pas être un rêve inaccessible. Nos talents internes méritent une expérience unique et immersive.

Une communication facilitée

Puisque tous vos contenus se trouvent sur une seule interface, vous aurez tout à gagner à créer des points de communication multiples pour promouvoir vos contenus de formation : dans vos communautés, sur vos pages froides, dans des news chaudes… Vous aurez même la possibilité de créer des campagnes de communication spécifiques et des push de notification pour garantir aux utilisateurs la possibilité de trouver la bonne information au bon moment.

Une conception unifiée

En disposant d’une plateforme unique, nous pouvons également harmoniser les prises de parole. Cela permet à nos utilisateurs de développer une relation plus étroite avec la marque employeur et renforcer leur sentiment d’appartenance – étant l’un des enjeux ultimes de l’EMEX.

J’ai travaillé récemment sur plusieurs sujets de plateformes d’expérience employé et ai eu à résoudre ces problématiques. Bien heureusement, certains éditeurs prennent déjà une longueur d’avance en adressant dès à présent le volet Learning et en le valorisant comme un cas d’usage majeur.

C’est le cas de LumApps, qui considère le site d’une organisation comme une Digital Workplace à part entière. Au-delà des traditionnelles attentes en termes de communication interne et partage communautaire, on constate une forte attente concernant l’accès à des contenus de formation et développement. En intégrant ces contenus à une plateforme LumApps, nous réussissons le challenge de mettre à disposition de l’utilisateur toutes les informations qui lui seront utiles.

Vous serez alors en mesure de promettre une plateforme unique pour des expériences infinies”.

Et c’est alors que la magie opère…

Vous vous souvenez de mon illustre compagnon de lecture Jacob Morgan ? En positionnant le Learning sur une plateforme d’expérience collaborateur, nous aurons réalisé un travail sur :

  • L’environnement physique puisque nous aurons mis ces contenus à disposition sur une Digital Workplace ;
  • L’environnement technologique puisque nous offrirons à nos utilisateurs une interface sans couture qui facilitera leur accès à l’information ;
  • L’environnement culturel puisque nous aurons renforcé notre image de marque employeur et, plus globalement, nous aurons soutenu notre EVP (employee value proposition).

Je vais donc clôturer cet article en citant Jacob Morgan (in English of course, ses livres n’étant pas encore traduits… What a pity !) :

Learning and development is designed to make sure that employees never stop learning and adapting to the changing world. Learning and development helps make sure that we continue to grow as individuals. Instead of taking learners to great learning, you should be taking great learning to your learners. This means that you can be anywhere in the world and get access to a top-notch learning infrastructure.

Que vous soyez à la DSI, la RH, la Com, en équipe de LMS, que vous fassiez du People Management, emparez-vous de ce sujet, et vite !

Vous souhaitez en savoir plus ou être accompagnés par nos équipes de la Factory ?

Rédigé par Charlotte Zekraoui, Manager Factory

*Source : The Employee Experience Advantage – Jacob MORGAN – 2017