Rétrospective de la situation de Jive, bon candidat au rachat

 

Jusqu’ici Jive était leader sur le marché du collaboratif avec une solution pionnière et innovante : un réseau social d’entreprise proposant 2 produits (Jive-x et Jive-n).

Si l’on revient un peu en arrière, en 2011 l’entreprise décide de profiter de son avantage concurrentiel pour entrer en bourse, observant dès l’année suivante la valeur de ses actions atteindre 27,5$ quand celle du produit Jive atteignait 1,7Mrd$.

Cette même année a constitué un véritable tournant dans l’histoire de l’éditeur pour deux principales raisons :

  • Suite à son entrée en bourse, Jive a vécu une grande pression des investisseurs qui exigeaient de l’éditeur de consacrer une énergie importante pour servir les objectifs financiers ayant pour conséquence la décélération du développement
  • Le marché a évolué, laissant le champ libre à des acteurs tels que Microsoft et Atlassian de rattraper leur retard tandis que de nouveaux concurrents sont apparus avec des offres agressives : on peut citer Slack (outil collaboratif) créé en 2014.

Ses difficultés de sont faites sentir face à une pression concurrentielle aussi forte. Elle était d’autant plus forte que la solution demeure encore aujourd’hui un pure player sur un marché de niche, à la différence qu’elle n’est pas supportée par des applications métiers. Ceci est très préjudiciable pour l’activité de Jive quand, à l’inverse, des éditeurs comme Microsoft ont enrichi leur catalogue d’offres avec une couche collaborative et sociale.

 

Tous ces éléments ont marqué la fin de son avantage concurrentiel qui s’est soldé par l’annonce de résultats négatifs à partir de 2011. Ces mauvais chiffres ont vu plonger, en 2016, la valeur des actions et du produit à leur plus bas à respectivement 3$ et 400M$.

 

Ces difficultés ont assujetti Jive au rachat, et c’est en 2016 que l’entreprise a préparé son acquisition. Un certain nombre de chantiers de restructuration avaient alors été menés, assortis d’une réduction de 15% des effectifs et d’une migration vers AWS . Ils ont permis à Jive d’enregistrer des résultats positifs à la fin de la même année… L’heure de l’acquisition était proche.

 

Un avenir assez incertain…

 

En mai dernier, intervient l’annonce du double rachat de Jive par Auréa – l’un des leaders américains de l’expérience client – marquant maintenant la séparation des deux produits Jive-x (logiciel de communauté sociale) et Jive-n (logiciel intranet social et collaboratif), lesquels vivront probablement un avenir très différent.

On peut considérer cette séparation comme une opportunité si l’éditeur recentre ses efforts sur le développement de son produit phare Jive-n.

 

Et maintenant, quel avenir pour ces deux solutions ?

 

Jive-x

Solution concurrente de Lithium proposant un réseau social externe qui permet d’optimiser l’engagement des clients et partenaires, il est fort probable qu’elle disparaîtra à terme en tant que marque, favorisant un effet d’aubaine pour Lithium qui pourrait profiter du rachat pour mieux asseoir sa position de leader sur le marché, renforcer son portefeuille clients et bien évidement profiter de la technologie de Jive pour enrichir sa solution.

 

Jive-n

Contrairement à Jive-x, l’avenir de Jive-n est beaucoup moins incertain. Il peut conserver sa place parmi la suite de produits proposés par Aurea, les réseaux sociaux internes étant notamment complémentaires à des solutions CRM et d’archivage de mail.

La marque jive-n a donc de fortes chances de subsister grâce à ce rachat et à favoriser de nouvelles opportunités :

  • Libération de la pression des investisseurs pour se consacrer d’avantage au développement du produit, lequel peut s’orienter vers une seule cible (jive-n)
  • Apport de briques supplémentaires par Auréa pour enrichir et combler certaines lacunes du produit
  • Accélération de la recherche & développement via la « force de frappe » d’Auréa pour une évolution rapide de produit

En dépit de cette opportunité, on l’a souligné, le risque de perdre sa philosophie et son image de marque historique demeure pour Jive si Aurea transforme le produit… Un deuxième risque réside aussi dans la tenue des promesses déjà annoncées par Aurea concernant l’évolution du produit Jive : en cas de non-respect de ces dernières dans un timing raisonnable, la confiance des clients envers Jive serait compromise découlant sur un risque de désengagement non négligeable.

 

Les leçons à tirer 

 

L’acquisition de jive a certes soulevé un certain nombre de questions quant à son avenir et à l’impact sur les entreprises clientes, mais il a principalement rappelé et confirmé l’évolution permanente et relativement rapide du monde du Digital.

 

Pour résister face à cette transformation digitale grandissante, force est de constater que toutes les entreprises devront réaliser un grand travail de veille. Et ce travail ne s’arrêtera pas à la seule observation du marché du digital et des solutions, il devra surtout intégrer l’étude des nouveaux usages métiers au sein de l’entreprise.

 

Il s’agira résolument de tester les nouveaux outils via la mise en place d’un lab dédié à la recherche & développement « Digital », les entreprises devant se réarmer au plus tôt pour anticiper le virage et monter des POC (proof of concept) autour des nouvelles solutions et usages digitaux.

 

Nous avons fait depuis longtemps ce constat et avons accompagné plusieurs entreprises dans la mise en place de leur lab digital afin de répondre à ces objectifs :

  • Cartographier les usages métiers en sortant du cadre de référence
  • Observer de manière continue le marché du digital et les solutions proposées pour mieux faire face à son évolution
  • Dépasser la simple observation pour POCer les solutions tierces et les nouveaux usages

 

 

Pour en savoir plus sur notre démarche et proposition d’accompagnement, n’hésitez pas à demander un rdv à gaelle.pommereau@saegus.com.

 

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